Jean-Louis BORLOO a remis ce jeudi 26 avril 2018 son « plan d’action » au Premier ministre pour « vivre ensemble » et « vivre grand » dans les quartiers prioritaires. L’ancien Ministre de la ville et fondateur de l’ANRU y souligne le rôle central que les entreprises ont à jouer pour le succès de ce plan, qu’il résume en une formule « tout passe par l’entreprise ».
C’est en partant de ce constat partagé que la Fondation Agir Contre l’Exclusion, le plus grand réseau d’entreprises socialement engagées sur les territoires (créé voici plus de 20 ans pour favoriser l’émancipation des habitants des quartiers et qui réunit désormais 5 650 PME, ETI et grandes entreprises sur 426 sites d’action au bénéfice de 295 000 personnes chaque année) a animé avec AG2R LA MONDIALE l’un des groupes de travail qui ont contribué à la production de ce rapport.
Le premier axe de cette « mobilisation des entreprises par l’action », souhaitée par les membres du groupe et les acteurs auditionnés, est d’engager un grand plan de parrainage avec des femmes et des hommes d’entreprises, en particulier à destination des jeunes et des demandeurs d’emplois résidant dans les quartiers politique de la ville, dont 85 % ont un niveau de qualification inférieur à Bac + 2.
« Comme le montre par exemple AG2R LA MONDIALE, en démultipliant l’engagement sociétal des acteurs économiques, c’est dans les territoires qu’il faut mobiliser les entreprises par les entreprises ». Vincent BAHOLET, Délégué général de FACE et co-rapporteur du groupe de travail « entreprises et quartiers »
Que ce soit en faveur de l’emploi pour tous, de la réussite éducative, de l’accès aux droits aux biens et aux services, de l’entrepreneuriat dans les quartiers, du soutien aux associations de proximité, etc, nombre d’études soulignent la pertinence et l’efficacité des démarches de parrainage comme de mentorat, de coaching ou plus généralement d’accompagnement direct des jeunes en difficulté, des demandeurs d’emplois et des personnes vulnérables. Ce compagnonnage est avant tout un moyen de lutter contre les discriminations et les déterminismes sociaux comme territoriaux.
« Les petites, moyennes et grandes entreprises, qui sont le plus souvent prêtes à s‘engager en faveur des territoires prioritaires si leur mobilisation est accompagnée, facilitée et reconnue, sont invitées à élargir et multiplier les actions d’entreprises en faveur des habitants des quartiers. FACE envisageant par exemple de les doubler ». Vincent BAHOLET, Délégué général de FACE et co-rapporteur du groupe de travail « entreprises et quartiers »
Le Groupe de travail a ainsi préconisé une meilleure reconnaissance par l’Etat des initiatives et engagements des acteurs économiques, à travers une plus grande visibilité donnée aux entreprises qui s’engagent socialement et sociétalement et leur association à la gouvernance territoriale dans le cadre de comités locaux et nationaux ad hoc. Il suggère également de promouvoir le mécénat social en faveur des quartiers jusqu’à porter le taux de déduction fiscale de 60 à 70 % de l’Impôt sur les Sociétés pour des actions d’intérêt général en faveur de ces territoires prioritaires afin de marquer la priorité soulignée par Jean-Louis BORLOO.
Dans la continuité de la réflexion portée autour la loi PACTE, l’heure est à la reconnaissance et à l’instrumentation de l’engagement social et sociétal des entreprises, sur des objets prioritaires d’intérêt général et au profit des territoires qui en ont le plus besoin. C’est ainsi que les entreprises doivent se mobiliser en faveur des quartiers prioritaires et contribuer à la « mobilisation générale » souhaitée par le Président de la République comme au « vivre ensemble » et au « vivre grand » porté par Jean-Louis BORLOO.
« Nous pouvons plus et mieux faire société avec les entreprises, en les mobilisant dans une nouvelle dynamique en faveur des quartiers prioritaires et en reconnaissant leur place et leur rôle dans la société ». Vincent BAHOLET, Délégué général de FACE et co-rapporteur du groupe de travail « entreprises et quartiers »